Est-ce que vous êtes adepte de la sieste ?

Mathieu Nedelec auteure, entrepreneure et professeure en compétences psychosociales, est la co-fondatrice de La Nouvelle École de créativité et des Cahiers de l’imaginaire.

Mathieu Nedelec
chercheur en sciences, avec une expertise dans les domaines de la récupération et du sommeil

par Mathieu Nedelec

La sieste : signe de somnolence ou aptitude à s’endormir sur commande ?

(article invité, 2020 – toujours pertinent en 2025)

Photo : JD Mason Est-ce que vous êtes adepte de la sieste ? par Sylvie Gendreau

La sortie progressive du confinement est amorcée en France. Cette période inédite et nouvelle aura bousculé bon nombre de nos habitudes. Prenons l’exemple d’Axel, jeune cadre dynamique qui s’est retrouvé, du jour au lendemain, en télétravail à la maison. Au passage, peut-on réellement parler de « télétravail » pour qualifier une charge de travail similaire à réaliser dans un temps efficace et productif qui se réduit comme une peau de chagrin et se résume parfois au temps de la sieste, plus ou moins longue, de ses deux enfants en bas âge ?

La sieste, justement, depuis le début du confinement, Axel n’a plus le temps d’y goûter. Après une matinée déjà source d’une bonne dose de fatigue mentale*, puis un déjeuner pris au « lance-pierre », le début de la sieste des enfants est le signal de départ pour lui d’une période de travail qu’il espère la plus productive possible…

Nous pouvons différencier trois types de sieste, en fonction de leur objectif : prévenir ou lutter contre la somnolence diurne ? Vous savez cette sensation d’assoupissement que l’on éprouve notamment en début d’après-midi et qui est l’un des symptômes d’une dette de sommeil…

La sieste prophylactique est réalisée en anticipation d’une future privation de sommeil ;

La sieste compensatoire est réalisée suite à une privation de sommeil ;

La sieste dite « appétitive » est réalisée pour le confort ou le plaisir. Une étude** a même montré que la sieste « appétitive », avec un endormissement quasiment sur commande, était associée à une meilleure qualité de sommeil nocturne, et n’était pas liée à la somnolence diurne. Alors, la sieste : signe de somnolence ou aptitude à s’endormir sur commande ? Une autre étude**, réalisée chez des sportifs de haut niveau cette fois-ci, a montré que ces derniers avaient une durée d’initiation de la sieste plus courte comparativement à des sujets actifs, et ce aussi bien pour la première - qui correspond au challenge de dormir dans un nouvel environnement de sommeil - que la seconde sieste de l’étude. Ces résultats restaient valables dans des modèles mathématiques contrôlant la somnolence et la durée de sommeil obtenue avant l’expérience. En d’autres termes, l’aptitude à s’endormir sur commande pourrait être liée à un certain entraînement, et non pas uniquement à la pression de sommeil, conséquence d’une privation de sommeil préalable. Les enfants étant de nouveau accueillis à la crèche, Alex va en profiter, dès cette après-midi, pour s’entraîner à la sieste « appétitive » ! Contrairement aux idées reçues, cela pourrait même lui permettre de profiter d’un sommeil de meilleure qualité la nuit prochaine !


Références

fatigue mentale

** étude - 1

*** étude - 2

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