Le syndrome de la résignation ❌

Sylvie Gendreau, experte en compétences psychosociales, est la fondatrice des Cahiers de l’imaginaire et la co-fondatrice de La Nouvelle École de Créativité.

Nola a 10 ans. Elle est couchée, les yeux clos. Elle semble dormir, mais il est impossible de la réveiller.

Le syndrome de résignation ❌ par Sylvie Gendreau, le blog Être en forme de la Nouvelle École de Créativité

Sombrer dans le sommeil

Nola gît dans cet état depuis 18 mois. Pour la garder en vie, ses parents l’alimentent avec une diète liquide. Cette diète et des massages réguliers sont ses seuls contacts physiques avec le monde extérieur.

Pourtant, les multiples radiographies et analyses démontrent que son cerveau est éveillé et qu’il fonctionne normalement.

Nola souffre du syndrome de la résignation. Ceux qui en souffrent sombrent dans un coma profond, alors que les examens médicaux ne révèlent rien d’inhabituel. Ce syndrome fait brusquement son apparition dans un lieu donné. C’est le cas de Nola qui vit en Suède, où de nombreux autres cas ont été recensés dans des familles en attente d’un statut de réfugié.

Un trouble de longue durée

Le syndrome de la résignation est un trouble de longue durée qui affecte principalement les enfants et les adolescents traumatisés qui se trouvent, malgré eux, embourbés dans un processus de demande d’immigration compliqué et qui ne semble pas vouloir aboutir. Au début, le patient réagit en étant déprimé. Puis il se replie progressivement sur lui-même pour sombrer finalement dans un état de stupeur qui nécessite une intubation. Il est alors incapable de réagir au moindre stimulus, même à la douleur.

Lorsqu’il émerge de son coma, la récupération est lente. Elle s’étale sur des mois, voire des années, et elle dépend de l’espoir qu’a la famille de régulariser sa situation. L’ampleur du syndrome et le fait qu’il soit concentré géographiquement sont tout à fait extraordinaires. En Suède où plusieurs centaines de cas ont été rapportés, cela a forcé les autorités à mener des recherches pour mieux comprendre ce syndrome.

Quelques hypothèses…

Plusieurs hypothèses ont été formulées pour tenter d’identifier les causes de ce syndrome. Pour l’instant, aucune ne semble satisfaisante. Le stress est pointé du doigt. Une dissonance importante et soutenue entre ce qui est souhaité mentalement et ce qui se produit dans la réalité provoquerait un stress suffisant pour que le syndrome se déclenche chez les individus qui présentent des prédispositions à la dépression, à l’anxiété ou à d’autres troubles neuropsychiatriques.

D’autres spécialistes prétendent qu’il s’agirait de catatonie. La catatonie est un syndrome psychiatrique qui se manifeste simultanément sur le plan psychique et physique. La catatonie était autrefois considérée comme relevant exclusivement de la schizophrénie. Toutefois, de nos jours, il suffit que les trois principaux symptômes suivants se présentent pour que le diagnostic soit posé : immobilité, mutisme et repli sur soi, ainsi que le refus d’ingérer quoi que ce soit.

Heureusement, Nola a fini par se réveiller. Elle n’est plus intubée. Elle mange, se rend à l’école, mais n’est pas encore en mesure de parler. La famille de Nola a obtenu du gouvernement suédois, l’autorisation de demeurer en Suède. Son statut de réfugié est sur le point d’être officialisé. La guérison de Nola résulterait de l’espoir que représente la possibilité d’être en sécurité, en Suède, chez elle, avec sa famille.

En Suède, les patients atteints du syndrome de la résignation ont été soumis à de multiples analyses. Toutes sont venues confirmer le même constat : sur le plan physique, leur état de santé est normal. Il s’agirait plutôt d’un trouble psychotonique, voir sociogénique.

Prévenir au lieu de guérir

Bien sûr, il s’agit de cas extrêmes. N’empêche que prendre soin de notre cerveau est essentiel pour chacun de nous. Le stress et l’anxiété sont des facteurs qui peuvent avoir de graves conséquences sur votre santé. C’est une des expertises de la Nouvelle École de Créativité, de réduire le stress et l’anxiété, de muscler le cerveau et de le faire d’une manière agréable et créative.

Références :

O’Sullivan, Suzanne. The healthy child who wouldn’t wake up: the strange truth of ‘mystery illnesses’ The Guardian. Mon 12 Apr 2021.

Sallin K, Lagercrantz H, Evers K, Engström I, Hjern A, and Petrovic P (2016) Resignation Syndrome: Catatonia? Culture-Bound? Front. Behav. Neurosci. 10:7. doi: 10.3389/fnbeh.2016.00007.