Et si la Bonté était une Force Révolutionnaire ? Les Leçons de Victor Hugo !
La bonté, souvent reléguée au rang de simple politesse ou de vertu désuète, se révèle être un puissant moteur de transformation sociale et individuelle. Plus qu'une simple émotion ou intention, elle se manifeste à travers des actions concrètes qui bénéficient à autrui, comme le démontrent les récentes études en psychologie positive.
Illustration : Pierre Guité & Mid-Journey: Représentation de Jean Valjean, âgé, au regard doux et marqué par le temps, échange un moment d’émotion avec Cosette, sa fille adoptive qu’il a protégée et aimée comme son propre enfant.
Qu’est-ce que la Bonté ?
La bonté est une force morale, à la fois simple dans son expression et profonde dans ses effets. Elle se décline en deux formes distinctes : la bonté quotidienne, faite de petits gestes spontanés, et la bonté éclairée, qui répond aux besoins spécifiques d'une personne avec discernement et attention.
Les Misérables
Les Misérables de Victor Hugo publié en 1862. Dans une France post-révolutionnaire marquée par les inégalités sociales, Hugo tisse une intrigue complexe autour de Jean Valjean, ancien bagnard transformé par un acte de bonté. L'histoire suit sa rédemption, l’adoption d’un fillette, Cosette, après le décès de sa mère, une de ses anciennes employées, sa fuite perpétuelle devant l'inspecteur Javert, et sa lutte pour maintenir son humanité dans un monde souvent cruel.
La bonté constitue un thème central de ce chef-d'œuvre littéraire. Elle n'y apparaît pas comme une vertu naïve, mais comme une force capable de briser les chaînes sociales et morales. Hugo utilise cette thématique pour dénoncer les injustices de son époque tout en proposant une voie de transformation sociale qui reste étonnamment pertinente aujourd'hui.
Jean Valjean - la bonté comme vecteur de rédemption
D'abord durci par dix-neuf ans de bagne pour le vol d'un pain pour nourrir ses frères et sœurs, Jean Valjean devient, sous le nom de Monsieur Madeleine, un industriel philanthrope qui révolutionne l'économie de Montreuil-sur-Mer. Sa bonté se manifeste sous de multiples formes :
Sa force morale s'exprime à travers des sacrifices personnels considérables, comme lorsqu'il se dénonce pour sauver un innocent ou quand il sauve Marius des barricades malgré leur rivalité pour l'amour de Cosette. Ces actes illustrent une bonté qui dépasse le simple altruisme pour atteindre une dimension héroïque.
Sa transformation démontre que la bonté n'est pas innée mais peut être acquise et cultivée. Valjean passe d'un homme aigri par l'injustice à un bienfaiteur capable de pardonner à ses ennemis, notamment à Javert qui le poursuit sans relâche.
La bonté comme principe de vie
Pierre Guité & Mid-Journey: Jean Valjean, le bagnard méfiant, tient dans ses mains deux chandeliers d’argent tandis qu’il fait face à un évêque bienveillant. Cette scène clé illustre le moment où Monseigneur Myriel lui offre ces objets en guise de pardon, amorçant ainsi sa transformation intérieure.
Le personnage, Monseigneur Bienvenu, l'évêque Myriel, apparaît brièvement au début du roman. Son acte de bonté envers Valjean - lui offrant les chandeliers d'argent que venait de lui voler l’ex-bagnard après avoir été reçu chaleureusement, nourri et hébergé - déclenche toute la transformation du protagoniste. Myriel qui incarne une bonté, à la fois
Inconditionnelle : il accueille Valjean sans jugement, malgré sa réputation de dangereux criminel.
Transformatrice : son geste ne se limite pas à la clémence, il confie à Valjean une mission morale.
Systémique : il vit dans le dénuement pour donner aux pauvres, faisant de la bonté un système de vie.
Leçons pour notre époque
Nos sociétés contemporaines sont marquées par les divisions sociales, les tensions identitaires et les crises multiples. Dans un tel contexte, les leçons de bonté des Misérables résonnent de multiples façons :
La bonté comme alternative à la violence sociale
À l'heure où les antagonismes se creusent, l'exemple de Valjean montre qu'une société peut se transformer par des actes de bonté plutôt que par la confrontation.
La puissance du pardon
Les personnages des Misérables démontrent que le pardon et la compréhension peuvent briser les cycles de violence.
La responsabilité individuelle
Chaque acte de bonté, aussi modeste soit-il, peut avoir des répercussions profondes et durables sur la vie d'autrui, comme le prouve l'effet domino déclenché par la bonté de l'évêque Myriel.
La bonté comme force de résilience
La bonté apparaît comme un facteur de résilience sociale, capable de maintenir le lien social quand les structures traditionnelles vacillent.
Avec Les Misérables, Hugo nous rappelle que la bonté n'est pas une faiblesse mais une force capable de transformer profondément les individus et la société. Dans notre monde contemporain, où l'individualisme et la compétition priment, cette leçon de Victor Hugo offre une alternative puissante : la possibilité d'une transformation sociale fondée sur des actes de bonté quotidiens et réfléchis.
Les exemples de Jean Valjean et de l'évêque Myriel nous rappelent que la véritable révolution sociale commence peut-être par la plus simple des vertus : la bonté envers autrui.
Références :
Hake AB, Post SG (2023) Kindness, Definitions and a pilot study for the development of a kindness scale in healthcare. PLoS ONE 18(7): e0288766. https://doi.org/10.1371/journal.
Malti Tina (2020): Kindness: a perspective from developmental psychology, European Journal of Developmental Psychology, DOI: 10.1080/17405629.2020.1837617
Straney Mary (2019), A POSITIVE PSYCHOLOGY ENDEAVOR: EXPLORING THE RELATIONSHIP BETWEEN KINDNESS AND RESILIENCE. A dissertation submitted to the Wright Institute Graduate School of Psychology in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Psychology, MA KALP AKO FF.
Hugo Victor, Les Misérables, 6 juin 2017, Éditions Gallimard
Dans une boutique de magie, une rencontre improbable a marqué un tournant décisif dans la vie de James. Grâce à Ruth, il a découvert des techniques de relaxation et de visualisation qui allaient transformer son existence. Aujourd’hui, devenu neurochirurgien et entrepreneur, James applique toujours les leçons de sa mentor.